Dun-sur-Auron, qu’est-ce qu’on fait quand on est tout seul ?

noirlac4

Quelques textes écrits au collège de Dun-sur-Auron, avec une classe de 4ème. Thème : des extraits du Journal de Kafka, et la question (sans ponctuation), ce qu’on fait quand on est tout seul…On va l’insérer aussi dans l’atelier en ligne proposé par la Bibliothèque nationale de France : écrire la ville.

En moto sur un chemin de terre, je pense à me lever de la moto pour éviter les bosses en moto sur la route je vais à fond et j’oublie tout en moto chez un pote je fais des beurnes et des roues et je reçois de la terre sur mon casque de moto chez moi je m’entraîne à prendre les bosses et à prendre les virages en vélo sur la route j’écoute mes mp4 et je regarde derrière moi s’il n’y a pas de voitures à la pêche chez un pote je prends un brochet et une perche et nous allons dans la rivière pour aller chercher une cuillère à l’ordinateur chez moi avec un pote on joue à Rugby 09 et à des jeux de voiture et aussi à la PS2 chez un pote on joue à WII sport

un jour on a demandé de monter un cheval magnifique j’avais peur mal au ventre je l’ai brossé curé les pieds brossés la crinière je lui ai donné des bonbons puis en le sellant il me fait des bisous je l’ai monté j’ai trotté galopé quand je sautais j’avais l’impression de voler avec lui c’est magique
sur mon BMX ou je traîne pour décompresser quand mes parents me gonflent je pars à toute vitesse et je me tape la bourre avec les voitures et les camions

quand je m’ennuie je vais dans le garage m’occuper de mon BMX j’ai poncé les jantes et les ai repeintes en noir et peint le guidon en noir aussi puis quand mon BMX sera fini je referai mon VH car ça m’occupe

solitude j’aime ton parfum à grande dose ta présence peut s’avérer être angoissante toi et moi on se comprend je ne compte plus les heures passées ensemble à penser à méditer dans le fond on se ressemble elle s’alimente de nos douleurs puisées dans les rêves et les cauchemars elle peut servir ou te blesser elle est toujours présente que je sois au collège ou dans ma chambre tu fais souvent ressortir ma tristesse et ma haine

Dans la chambre où je m’enferme à clé j’écoute de la musique, je m’allonge puis des images défilent tout ce qui s’est passé. La lumière change. Je pense, j’écris, j’écoute tous les petits détails. Je pense à mon avenir, à ce que je vais faire plus tard ou dans la semaine. Je vais et je pense au handicap de ma sœur, ce qu’elle va faire plus tard. Cet endroit m’aide à répondre aux questions que je me pose, mais pas tout. Cette chambre a des particularités car c’est un endroit où je peux me sentir seule dans une bulle, où je peux voir mes problèmes et de pouvoir trouver des solutions pour régler les petits problèmes, pour les gros de répondre aux questions. Je peux m’évader. Je vois les choses que j’ai faites mais que je ne devais pas faire, ce que je vois en général c’est des idées noires, extrêmement noires. Je me dis que je dois tenir et de ne pas le faire. Je peux tenir, mais pour moi c’est comme une maladie.

dans la journée sur mon bike la musique dans les oreilles je regarde défiler le paysage de campagne le vent dans la figure je double les mêmes qui sont sur mon passage quand je suis arrivé à Parnay je fais demi-tour et je vais dans les chemins la terre qui vole sur les côtés les pierres qui servent de tremplin je vais de plus en plus vite jusqu’à arriver à la route et là je ralentis je rejoins ma maison arrivé chez moi je m’affale sur mon canapé et j’écoute chaque détail de ma musique et je m’endors

ma chambre la journée le soir etc… mes sœurs en train de se disputer me sortent quelques minutes de mes pensées
à la pêche, le soleil levant, la brume du matin, la rosée sur les feuilles des arbres, les remous de l’eau, les bruits de la chute d’eau, le chant des oiseaux, les martin-pêcheurs qui rasent l’eau

dans la journée sur mon canapé avec la chaîne allumée avec SLIPKNOT et quand je ne dors pas j’allume la télé et la Play et je mets un jeu dedans comme ça je peux y jouer tard et j’aime ça

vers le soir je me retrouve toute seule je pense à tout ce qui s’est passé dans la journée tous les moments passés avec mes amies tous les moments heureux ou malheureux je retrouve souvent toute seule pour vider mes pensées tous mes ennuis s’envolent ils s’envolent tellement loin que le lendemain tout recommence du début des fois je pense à tout ce qui pourrait se passer le lendemain ou dans deux ans ou plus je réalise que chaque minute compte beaucoup souvent quand je suis seule je me dis que je devrais passer plus de temps avec amies mais au fond je me dis que ce n’est pas plus mal de se retrouver seule pour penser j’ai besoin d’être dans le noir car je trouve l’inspiration fait échapper tout ce qui gêne en moi
le soir en allant me coucher avec la télé allumée je pense à mon futur je pense à mon anniv avec tous mes potes avec la lumière allumé sur le plafond et le bruit de mon chien qui aboie

sur une botte de foin je suis seul enfin presque je regarde ce qui m’entoure sans vraiment voir ce que je regarde mon esprit n’est plus sur terre j’oublie tout ça ne s’arrête plus je n’ai plus de soucis plus de préoccupations j’aimerais ne pas partir de cet endroit où je n’ai jamais faim je peux y rester toute une journée les yeux ouverts endormie au plus profond de moi je rêve il m’arrive de m’y endormir sans que je m’en rende compte mes parents viennent me chercher mais j’y retourne c’est mieux que d’être dans une chambre enfermée par quatre murs des bruits que l’on n’apprécie pas viennent malgré nous aux oreilles moi je préfère le bruit du ruisseau des chevaux qui marchent sur le sol mou le bruit des oiseaux qui se posent sur le sol ou sur une branche non loin je préfère aussi l’odeur de la nature à l’odeur des produits d’une maison je ne saurais décrire cette odeur elle est inodore mais je la sens quelquefois il y a une odeur de feu de bois c’est ce qui me permet de rêver de m’évanouir au fond de cette nature magnifique elle me transporte et je n’existe plus c’est comme si je donnais mon temps à une terre qui était là avant moi qui n’est pas comme elle aurait voulu être je le sais je le sens c’est comme si elle me parlait lorsque mon esprit s’évade je ne sais pas ce que cette nature veut réellement me dire je ne peux pas lui demander je ne suis  plus moi comme une impression d’invisibilité

~ par noirlac sur février 10, 2009.

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